Projet Association Café Psycho :  Relance 2003

 

 

 

 

SOMMAIRE

 

 

 

 

 

 

 

Objectifs de l’association pour 2002-2003. 2

Une démarche préventive : 2

Les publics.. 3

Un lieu ressource dans une dynamique de réseau.. 3

Deux soirées à thème animées par un intervenant extérieur.. 4

Création de groupes constitués.. 5

Développer un axe formation.. 5

Inscrire l’association dans une logique de soutien institutionnel et de partenariat.. 5

Etayer la légitimité de l’association sur son secteur d’activité.. 6

Moyens.. 6

En conclusion : donner une dimension politique au problème de la santé psychique.. 7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Objectifs de l’association pour 2002-2003

 

 

 

 

Objectifs pour  janvier 2003 : 

 

Relancer la soirée  à un rythme mensuel :

Une soirée par mois jusqu’en juin soit  six soirées ouvertes.

Deux soirées à thème animées par un intervenant extérieur.

 

Mettre en place une base de donnée d’orientation vers les professionnels et les services d’aide psychologique existants.

 

Objectif pour septembre 2003 :

 

Création d’un ou deux groupes de travail constitués

 

Inscrire l’association dans une logique de soutient institutionnel et de partenariat

 

 

 

 

Une démarche préventive :

 

 

L’idée est d’inscrire l’esprit du lieu dans une dynamique d’action en  réseau visant à faciliter l’accès aux soins de personnes en souffrance pouvant hésiter à demander de l’aide. Le café est un lieu ouvert par nature où l’on peut rentrer facilement. L’accès à la soirée est d’emblée facilitée par la possibilité qu’a la personne de « venir voir ». Le principe d’animation de la soirée est assez simple : une parole sur soi, sur son expérience de vie, une écoute de la salle respectueuse, consigne de non-jugement et  de non-interprétation. Un positionnement paritaire de l’animateur. Il est là pour distribuer et faciliter la parole mais son rôle ne fait pas de lui l’expert qui aurait résolu tous les problèmes humains. Le modèle en l’occurrence est celui du thérapeute blessé évoqué par Jung. L’animateur peut dire ses peurs, ses défaillances, ses joies… et cela rentre bien dans son rôle de « facilitateur » de la prise de parole.   Le maître mot  de la soirée  reste cependant celui de convivialité. La soirée dure environ deux heures et une pause d’un quart d’heure est proposée à mi parcours. Cela permet aux gens de parler de manière plus détendue (et de faire marcher le  commerce du lieu).  Dans la deuxième partie de la soirée, l’animation peut s’orienter un peu plus vers le débat, mais cela est déterminé par les besoins des participants. L’objectif de l’animation, au dela de la prise de parole est de permettre aux gens de se rencontrer, de créer des liens de faire des choses ensemble entre les soirées.

 

 

 

 

 

 

Les publics

 

 

            Les participants aux soirées sont très variés même si l’on constate  la présence d’une majorité de femmes. Cela va du jeune étudiant à la personne à la retraite souhaitant occuper ces soirées. De l’instit  à l’employé de bureau, du rmiste au chomeur, de « l’useur de psy » à  la personne qui vient d’arriver sur Angers et souhaite tisser des liens. De la personne en recherche existencielle à celle qui nous parle de son cheminement en thérapie. De « l’intrus » qui sort de prison et nous dit, bien émméché « moi, messieurs dames, j’ai pas de parents… » en prenant la salle à partie de façon bien théâtrale à  cette médiatrice de quartier qui nous confie son désarroi face à un événement grave qui vient de se produire dans son quartier. De L qui évoque un cas  de harcèlement dans son entreprise à  S qui rit des situations qu’elle vit avec les  japonaises qu’elle reçoit  chez elle et de sa joie d’être enfin à la retraite pour faire tout ce qu’elle à envie de faire…

 

            Parmi les les thématiques les plus souvent évoquées on trouve les suivantes : la difficulté d’être parent. La souffrance au travail ou la souffrance liée à l’absence de travail. « L’espace ouvert à la parole sur la souffrance au travail se réduit  tellement que des drames se produisent depuis ces dernières années qu’on n’avait jamais vus auparavant : tentatives de suicide ou suicides réussis, sur le lieu du travail, qui témoignent probablement de l’impasse psychique générée par l’absence d’interlocuteur pour écouter la parole de celui qui souffre de son travail et le mutisme généralisé. » (Dejours, 1998, p.50) Les thèses de Christophe Dejours développées dans son ouvrage La souffrance en France, la banalisation de l’injustice sociale, sont largement confirmées par la parole des participants au Café Psycho. En rejoignant cet auteur, nous pensons que de tels lieu d’expression participent  d’une politique de la subjectivité.

 

 

Un lieu ressource dans une dynamique de réseau

 

 

Beaucoup de gens  en ville vivent des situations de grand isolement. Cette dé-socialisation est la source de souffrances importantes. Pour ces personnes, l’accès à un groupe chaleureux qui les accepte peut permettre de retisser des liens et reconstruire une estime de soi qui se délitait sous l’effet de l’isolement. Pour d’autres, qui souffrent de troubles psychiques avérés, le fait de pouvoir s’inscrire dans  un groupe d’une grande mixité permet de rompre avec la stigmatisation qu’entraîne l’étiquetage qui les marque. J’ai constaté des phénomènes d’entraide très spontannés entre participants. Des liens durables d’amitié (voir plus si affinités) se sont crées et c’est un  plaisir pour moi que de rencontrer dans la rue tel couple d’ami qui s’est constitué au Café Pyscho.

 

Il faut parler de ceux qui sont en souffrance et dont la démarche a pour but d’approcher un thérapeute ou un professionnel de l’aide. L’objectif est de leur permettre d’accéder à une orientation vers les différentes sources disponibles. Pour cela l’association se donne pour objectif de créer une base de donnée des différents intervenants de la ville dans le domaine du soin psychologique. Il s’agira de créer des fiches signalétiques par intervenant ou groupe d’intervenants qui permettront aux personnes en demande d’avoir accès aux informations suivantes :

 

o       La formation de l’intervenant (ou du groupe d’intervenant)

o       La défintion qu’il donne de sa pratique

o       Ses principales références théoriques

 

 

Cette base de donnée qui pourra être publiée sur le site web de l’association et mise discrétement à disposition sous la forme d’un annuaire sur le lieu aura pour but d’éviter aux personnes en recherche d’aide de se perdre dans le labyrinthe parfois obscur de l’offre existante. Il s’agit de donner à voir quelque chose de transparent aux personnes, afin de les rassurer.  Quant on sait qu’il faut parfois des années pour oser faire une première démarche de demande d’aide, on peut  imaginer ce que peut produire une rencontre « manquée »  due à un contact trop rugueux.  Si l’on est en droit de penser que la peur de l’autre est au cœur  de la démarche, il importe de baliser l’approche afin que celle ci ne ressemble plus à un « parcours du combattant ». L’esprit qui sous-tend cette approche d’orientation est celle  du décloisonnement  disciplinaire, théorique et corporatiste. Il s’agira de véritablement offrir une palette de choix où la personne pourra librement puiser. Pouvoir choisir, c’est déjà d’une certaine façon cesser de subir, même si parfois les contraintes financières peuvent sembler limiter le choix.

 

 

 

 

Deux soirées à thème animées par un intervenant extérieur

 

 

Evelyne Choisel, du réseau GEP : Groupe d’Entraide Psychologique accepte de faire venir un conférencier  de l’association pour animer une soirée débat en cours d’année. La soirée aura pour but de présenter l’activité de ce réseau. Pour plus d’info sur le GEP voir leur site inernet : www.gep.asso.fr

 

Les autres thématiques proposées seront à choisir parmi les suivantes : la parentalité, l’homoparentalité, la relation d’aide,  la médiation familiale, les conduites addictives, les histoires de vie,  souffrance  et handicap psychiques, psychiatrie dans la ville, psychothérapie institutionnelle … ou d’autres selon les souhaits des intervenants contactés.

Christian HESLON, Psychologue des âges de la vie, Chargé d'enseignement et chercheur associé à  l’UCO d’Angers, accepte d’animer une soirée sur le thème des dimensions psychologiques de notre avancée en âge (grandir, mûrir, vieillir, changer, vivre des rutpures, fêter son  âge…

 

 

 

 

Création de groupes constitués

 

 

Cet objectif est pour la rentrée 2003-2004. Il s’agit de constituer un groupe de travail thérapeutique constitué d’environ dix personnes, 6 au minimum et douze au maximum. Un engagement sera demandé en terme de présence (rythme mensuel ou bi-mensuel ?) et de participation financière. Thématiques de  groupe proposées :

 

o      Etre parent aujourd’hui

o      Mon rapport à l’argent

o      Violence et vie quotidienne

 

La sélection des participants se fera lors d’un entretien individuel. Si plusieurs groupes peuvent se mettre en place, nous ferons appel  à  divers intervenants cliniciens pour l’animation.

 

 

 

Développer un axe formation

 

 

Ø   Formation à l’écoute et à la relation d’aide

Ø   Formation à l’animation de groupe

Ø   Ateliers d’histoire de vie

Ø   Approche du travail en réseau

 

 

 

 

 

Inscrire l’association dans une logique de soutien institutionnel et de partenariat

 

 

            L’association Café Psycho est inscrite dans l’annuaire de la vie associative Agora, édition 2002 à la rubrique Santé, sous-rubrique prévention. L’objectif sera de convaincre différents financeurs possibles de la dimension effectivement préventive de ce type de lieu en matière de lutte contre les troubles psychiques.

Faut-il inscrire l’action dans une dynamique de quartier en lien avec les partenaires du Contrat Ville par exemple comme je le fais actuellement pour l’animation du Café rencontre - Café débat sur le quartier du Grand Pigeon qui a reçu une subvention de la ville ?  Ou bien faut-il contacter d’autres financeurs ? CAF, DISS, Fondation de France… ? Qui peut financer ce genre d’action ?

 

 

 

 

 

Etayer la légitimité de l’association sur son secteur d’activité

 

 

Une chose est sure, il faut étayer la légitimité de l’association pour intervenir sur ce terrain. Le démarrage rapide et le succès des soirées a conféré une légitimité de fait venant du terrain mais celle-ci est à articuler avec  la dimension institutionnelle. L’objectif est donc d’étoffer le C.A. en faisant rentrer des professionnels du soin psychologique : psychologue clinicien, psychiatre, travailleur social,  voir éventuellement un élu  qui seraient sensible à la démarche.

 

Le CA se compose actuellement de Rémy Baudouin, formateur en communication relationnelle, de Jamie Lefebvre, infirmière libérale, bientôt de Evelyne Choisel, militante associative et étudiante en maîtrise de psycho.

 

            Il importe de dire dans ce chapitre que l’association a reçu un fort soutient médiatique  (presse locale et nationale) et que cela a contribué au lancement  et à une visibilité certaine de l’action. Le site web a été un instrument important de cette communication sur l’association. Un article dans le Sciences Humaines de mars 2002 : « Dix ans de Cafés philo, géo, psycho » qui cite l’association et donne l’adresse du site web[1] reconnaît la valeur de notre action tant sur le plan de l’action sociale que sur  celui  de l’inscription dans le champ des sciences humaines.

 

            D’autre part, nous avons reçu le soutien de nombreuses personnes qui nous on fait parvenir des messages par internet. Certains  ont un caractère officiel comme celui de Maria Maïlat, anthropologue et chargée de mission  auprès du Cedias qui nous dit après avoir lu la page de l’association qui relate le projet de groupe sur la parentalité et où nous la citons :

 

« Je découvre votre site et le texte au sujet des groupes de parents où mes propos sont cités (notes 4 et 5). Je soutiens votre démarche et j'aimerais connaître l'auteur de cet article. merci à l'avance. Où vous en êtes aujourd'hui?

cordialement, maria Maïlat »

 

Je lui ai répondu deux fois, mais sa boite au lettre était en panne, je projette donc de lui écrire. En fait je l’avais rencontrée lors d’une réunion de préparation d’une journée inter-associative sur les actions menées dans le département autour de la parentalité en 2001.

 

 

 

Moyens

 

 

- Faire la demande de subvention de fonctionnement auprès de la ville : env. 450 euros   pour couvrir les frais de courrier, téléphone et  petites fournitures sur l’année 2003.

- Participation aux soirées 2 euros en moyenne les soirées rapportent  30 euros.

- Autres subvention possibles ?

 

L’objectif à terme est de pouvoir rémunérer les intervenants tout en fonctionant avec une part indispensable de bénévolat.

 

 

 

 

En conclusion : donner une dimension politique au problème de la santé psychique

 

 

 

            Alain Ehrenberg dans « La fatigue d’être soi »  fait état de l’évolution de la souffrance psychique au cours du vingtième siècle. Il nous dit qu’on serait passé d’une souffrance liée à la culpabilité qui caractérisait les névroses à une souffrance reposant sur le sentiment d’impuissance avec la montée des syndromes dépressifs. C’est bien  à une perte du pouvoir sur sa propre vie qu’on assiste dans notre société occidentale de ce siècle débutant. Il s’agirait d’un phénomène paradoxal dû entre autre chose à l’injonction pressante de se définir soi même comme « individu » autonome, mais dans le registre d’une autonomie  compétitive et consumériste qui serait à construire contre les autres. Le paradoxe du travail thérapeutique qui vise à une forme d’équilibre psychologique serait quant à lui « qu’on apprend toujours seul, mais jamais sans les autres ». Dire ma vie pour me la réapproprier tout en reconstruisant les liens qui  me permettront d’expérimenter un « vivre ensemble » qui me procure joie, satisfaction, sécurité et bien être (tout en acceptant la part de souffrance, de conflit et de mal être irréductible à ma condition humaine) m’amène à me sentir acteur dans ma cité et illusoirement, peut être, mais je chéri cette illusion, auteur de ma destinée. Cela s’effectuera sans doute grace à un « Je ne sais quoi ou un presque rien » qui me permettra de poétiser le monde. Une politique de la poésie en quelque sorte. Pourquoi pas après tout puisqu’il paraîtrait  qu’un battement d’aile de papillon à Rio de Janeiro….

 

Militons donc pour une politique de l’éphémère et de l’inutile, quoi de plus inutile en effet qu’un sourire ou qu’un regard mouillé…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] www.chez.com/cafepsycho