Un café-psycho ouvre ses portes au P'tit Anjou
Café à thème

Parler de soi devant les autres a parfois des valeurs thérapeutiques. C'est ce qu'expérimentera désormais chaque mardi le café-psycho installé dans les murs du P'tit Anjou.

Dans  la famille des cafés à thèmes, un café-psycho s'est tenu pour la première fois cette semaine, au P'tit-Anjou, rue Thiers. De la rencontre entre Rémi Baudouin, informaticien de profession, et Evelyne Sara Schreier, psychothérapeute, est née l'envie de créer un espace de parole, d'écoute et de rencontre autour des thèmes de la psychologie.

"Une Façon de reprendre confiance en soi"

"L'expérience du café philo nous a amenés à penser que l'on y évoquait des sujets trop académiques à notre goût", expliquent les deux acolytes, qui entendent ici laisser place au subjectif. "Cette idée a germé à partir de l'exemple fourni par un café psycho, qui existe dans le quartier de la Bastille, à Paris, et qui nous a montré que les gens ont une incroyable envie de communiquer".  Pour ce premier café, une vingtaine de personnes, des étudiants en psycho ou de simples curieux, ont pris contact avec ce nouveau thème, qui sera abordé désormais chaque mardi.

Parler de soi

Les gens sont invités à venir parler d'eux, du rapport à l'autre, des joies et des difficultés de la vie, selon des règles bien établies. L'animateur donne la parole, l'intervenant doit ensuite s'exprimer à la première personne du singulier. "Les participants ne sont pas là pour conceptualiser, pour instaurer un débat d'écoles, mais pour parler d'eux-mêmes, de leur propre expérience", précise Rémi Baudouin. "Les participants doivent aussi éviter les gros mots, les mots savants et les mots vulgaires".

Reprendre confiance

Exercice difficile donc, que de lever le voile sur ses propres problèmes, ses expériences personnelles, et de se livrer aux autres. Mais "il s'agit là d'une façon intéressante de reprendre confiance en soi", commente Evelyne Sara Schreier, qui est également la psy d'Europe 2 et de Radio Gribouille. "Nous nous retrouvons pour partager nos émotions, nos impressions dans une ambiance sympathique. Le plaisir et le partage ont toujours une dimension thérapeutique". Sans honte, dans une totale liberté, les maux ou les passions se dénudent, les tabous s'envolent.

La première personne à prendre la parole, ce soir-là, évoque sa maladie, qu'elle a surmontée il y a trois ans. La confiance s'instaure, le climat se détend et la conversation s'engage au fil de la soirée. La délivrance est au bout. Pari réussi, le café-psycho a trouvé ses adeptes.

Café psycho, tous les mardis à 19 heures au P'tit Anjou, 6, rue Thiers.

Courrier de l'Ouest du 14 mai 2000